SwissCollNet s’engage à améliorer l'accessibilité de ses collections. Une vision commune et une stratégie à long terme favoriseront l'utilisation des collections d'histoire naturelle pour la recherche, l'enseignement et la société.

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À la chasse aux trésors… taxinomiques !

Dans le cadre d’un projet de digitalisation, le Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel a passé au crible toutes ses collections afin de documenter les spécimens ayant servi à décrire et à nommer de nouvelles espèces. Parmi eux, beaucoup ont été ramenés par le naturaliste Johann Jakob von Tschudi lors de son voyage au Pérou au XIXe siècle. Une nouvelle exposition permet de faire le lien entre les collections scientifiques et le colonialisme.

Holotype de l’espèce Rhinella poeppigii (Tschudi, 1845), rapportée par Tschudi de son voyage au Pérou. Crédit photo : MHNN
Image : Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel

Sur l’ensemble des spécimens conservés dans les collections d’histoire naturelle, certains ont une valeur scientifique particulière : les spécimens-types, utilisés pour la description de nouvelles espèces. Dans le cadre d’un projet SwissCollNet, tous les spécimens-types du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel ont été inventoriés, documentés, et parfois photographiés. L’institution en possède environ 2400, un véritable trésor taxinomique !

Ce travail de longue haleine a permis de découvrir de nombreux spécimens-types qui n’avaient pas encore été répertoriés, à l’image du holotype de l'espèce Rhinella poeppigii (Tschudi, 1845). C’est lui qui sert de référence mondiale pour l’identification de l’espèce de crapaud dont il porte le nom. Ce spécimen a été collecté au Pérou par le naturaliste suisse Johann Jakob von Tschudi, qui a mené une expédition scientifique en Amérique du Sud (1838-1842) dans l’optique d’enrichir les collections du Muséum. Pendant son séjour, il a récolté un grand nombre de spécimens de la faune locale, parmi lesquels des oiseaux, des mammifères, des poissons, des amphibiens et des reptiles. Beaucoup sont aujourd’hui conservés dans les collections du Muséum de Neuchâtel.

Exposition « Nommer les natures »

Les spécimens rapportés par Tschudi sont non seulement précieux d’un point de vue scientifique, mais ils présentent aussi un intérêt historique. Ils témoignent du contexte colonial dans lequel les collections muséales ont été constituées. L’héritage colonial dans les musées d’histoire naturelle fait justement l’objet d’une exposition intitulée « Nommer les natures », à voir au Muséum de Neuchâtel à partir du 15 décembre 2024.

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SwissCollNet

Le Réseau suisse des collections d'histoire naturelle (SwissCollNet) de l'Académie suisse des sciences naturelles s'engage pour une meilleure mise en valeur des collections d'histoire naturelle en Suisse. Soutenu par la Confédération, SwissCollNet crée, en collaboration avec des musées, des hautes écoles et des jardins botaniques, les bases de la numérisation ainsi que de la gestion et de l'utilisation à long terme des collections.

  • Holotype de l’espèce Dilophus neglectus Haenni, 1982. Crédit photo : MHNN.
  • Holotype de l’espèce Caluromys lanatus (Olfers, 1818). Crédit photo : MHNN.
  • Holotype de l’espèce Circus cinereus Vieillot, 1816. Crédit photo : MHNN.
  • Holotype de l’espèce Dilophus neglectus Haenni, 1982. Crédit photo : MHNN.Image : Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel1/3
  • Holotype de l’espèce Caluromys lanatus (Olfers, 1818). Crédit photo : MHNN.Image : Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel2/3
  • Holotype de l’espèce Circus cinereus Vieillot, 1816. Crédit photo : MHNN.Image : Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel3/3

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Dr Jessica Litman
Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel
Rue des Terraux 14
2000 Neuchâtel